Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/147

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
ET PRÉVENTION

poque seule était incertaine ; dès ce moment j’observai attentivement la conduite de mon ami, et alors je m’aperçus que la préférence qu’il témoignait à Mlle Bennet, était bien plus réelle que je ne l’avais d’abord imaginé. Je voulus aussi étudier votre sœur ; son air, ses manières étaient aussi douces, aussi aimables, aussi séduisantes que jamais ; mais rien en elle n’annonçait un attachement particulier et je demeurai convaincu, d’après mes observations durant cette soirée, qu’encore qu’elle reçût avec plaisir les soins de Bingley, elle ne cherchait point à se les attirer en partageant ses sentimens. Si vous ne vous êtes point abusée, j’ai été dans l’erreur et, le caractère de votre sœur vous étant connu mieux qu’à moi, cette dernière supposition est plus naturelle ; s’il en est ainsi, si vraiment par mon erreur, je lui ai causé de la peine, votre ressentiment contre moi n’est pas déraisonnable ; mais je puis dire ici avec assurance, que la sérénité de votre sœur était telle,