Page:Austen - Orgueil et Prevention 1.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
ET PRÉVENTION

Il désira la mieux connaître, et, avant de discourir avec elle, voulut écouter sa conversation : elle s’en aperçut bientôt. C’était chez sir William Lucas, où une nombreuse société se trouvait assemblée.

« Quel motif peut avoir M. Darcy, dit-elle à Charlotte, de m’écouter ainsi lorsque je m’entretiens avec le colonel Forster ?

» — Voilà une question que M. Darcy peut seul résoudre.

» — Mais, s’il m’écoute encore, je lui ferai certainement connaître que je m’en aperçois : il a un regard très-moqueur, et si je ne commence moi-même à être impertinente, il finira par m’intimider. »

Un instant après il s’approcha d’elles, mais sans paraître désirer leur parler. Mlle Lucas défiant alors son amie d’aborder ce sujet, Élisabeth se tourne vers lui et lui dit :

« Ne trouvez-vous pas, monsieur, que je me suis fort bien exprimée lorsque je demandais au colonel Forster de nous donner un bal à Meryton ?