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ET PRÉVENTION

je n’eusse pas été satisfait de ma conduite, si je ne m’étais décidé à prendre une de ses filles pour épouse, afin que cette perte leur soit moins douloureuse quand l’événement aura lieu ; tel a donc été mon motif, ma belle cousine, et je me flatte qu’il ne diminuera pas votre estime pour moi. À présent il ne me reste plus qu’à vous exprimer dans les termes d’un cœur vraiment épris, toute la violence et la durée de mon attachement ; quant à la fortune, j’y suis parfaitement indifférent et n’en parlerai même pas à votre père, sachant d’avance qu’il ne peut rien vous donner, puisque toutes vos prétentions se bornent à une somme de mille livres sterling dont vous ne pourrez jouir qu’après la mort de votre mère ; sur ce point mon silence sera toujours le même, et croyez que quand nous serons unis, nul reproche peu généreux ne sortira de ma bouche. »

Ne pouvant davantage différer de l’interrompre :

« Vous êtes un peu prompt, monsieur, dit-elle ; vous oubliez que je ne