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ET PRÉVENTION

était toujours un bal… Il n’y eut pas jusqu’à Mary qui ne promît à ses sœurs de les accompagner sans aucune répugnance.

« Mes matinées me sont précieuses, dit-elle, je les consacre entièrement à l’étude, mais le soir, je veux bien sacrifier aux convenances… La société a sur nous des droits imprescriptibles, et je me range tout à fait au système de ceux qui tiennent qu’une distraction est nécessaire à l’esprit. »

Il était rare qu’Élisabeth parlât sans nécessité à M. Colins, mais, la nouvelle du bal l’ayant rendue encore plus gaie que de coutume, elle eut la fantaisie de savoir si, acceptant l’invitation de M. Bingley, il croyait pouvoir convenablement prendre part aux divertissemens de la soirée ; et, par sa réponse, elle apprit, non sans quelque surprise, que, loin d’avoir aucun scrupule à cet égard, il ne craignait même pas, en se hasardant à danser, d’en être repris par l’archevêque ou par lady Catherine.

« Je ne pense pas, dit-il, qu’un bal