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qu’ils se parloient fort peu et avec une froideur et une cérémonie excessives.

La sécheresse que sa mère affectoit vis-à-vis de Mr. Darcy, faisoit sentir à Elisabeth, d’une manière encore plus douloureuse, toutes les obligations qu’on lui avoit, et dans ce moment elle auroit voulu lui dire qu’il y avoit quelqu’un dans la famille qui connoissoit et apprécioit toute l’étendue de sa générosité.

Elle espéroit que dans le courant de la soirée le hasard les rapprocheroit l’un de l’autre et qu’elle pourroit enfin entrer en conversation avec lui. Le temps lui parut long et ennuyeux jusqu’à ce que les hommes revinssent dans le salon, elle attendoit leur retour avec anxiété.

— S’il ne vient pas vers moi, pensoit-elle, c’est fini, il n’y faut plus penser.

Enfin le moment désiré arriva, les hommes revinrent. Mais les dames alors se pressèrent tellement autour de la