Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cette lettre jeta Elisabeth dans une extrême agitation ; il seroit difficile de dire si ce qu’elle éprouvoit étoit de la peine ou du plaisir. Les soupçons que la présence de Mr. Darcy au mariage de sa sœur lui avoit fait naître, se trouvoient tous confirmés.

Il avoit donc quitté Pemberley presque aussitôt qu’elle, pour venir à son secours ! Il avoit consenti à voir une femme qu’il haïssoit et méprisoit ! Il s’étoit soumis à visiter l’homme qu’il avoit le plus désiré d’éviter, et dont le nom seul étoit un supplice pour lui ! Il avoit cherché à le persuader, et enfin l’avoit payé pour l’engager à se marier ! Ce n’étoit pas pour Lydie, qu’il connoissoit à peine, qu’il ne pouvoit que mépriser, qu’il avoit fait tant de sacrifices. Le cœur d’Elisabeth lui disoit tout bas que c’étoit pour elle qu’il avoit agi ainsi ; il l’aimoit donc encore ! Mais devenir beau-frère de Wikam ! pour-