Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le plus le bonheur d’être aimée de lui et de devenir la compagne de sa vie.

— Quel triomphe pour lui ! pensait-elle souvent, s’il pouvoit savoir que les propositions que j’ai rejetées avec tant de mépris il y a quatre mois, seroient reçues maintenant avec autant de plaisir que de reconnoissance !

Elle se persuadoit tous les jours davantage, que c’étoit précisément l’homme qui lui auroit le mieux convenu par ses qualités et sa manière d’être ; son esprit et son caractère, quoique bien différens du sien, répondoient cependant à l’idée qu’elle se faisoit de l’homme qu’elle auroit pu aimer. C’étoit une union qui auroit fait le bonheur de tous deux ; Elisabeth pensoit qu’elle auroit adouci la sévérité de Darcy par sa gaieté ; tandis que lui, par son jugement et sa connoissance du monde, auroit pu lui servir de guide. Mais elle ne devoit plus espérer qu’un