Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trop peut-être je le crains ! Car que deviendroit la morale, si notre félicité devoit naître d’une promesse enfreinte, d’une parole trahie ! Je n’aurois pas dû être instruite de cette affaire-là, et alors ? tout le reste ne seroit pas arrivé.

— Ne vous affligez pas, ma chère Elisabeth, il y a moyen de tout arranger ; la morale sera parfaitement hors d’atteinte. Les efforts impertinens de Lady Catherine pour nous séparer ont justement détruit tous mes doutes, et ce n’est point à cette parole trahie, à votre empressement de me témoigner votre reconnoissance, que je dois mon bonheur actuel. Ce que ma tante m’avoit appris, avoit ranimé toutes mes espérances, et j’étois décidé à parler.

— Ainsi, Lady Catherine nous a rendu un grand service ; cela doit lui faire bien plaisir, car elle aime beaucoup à être utile aux autres. Mais dites-moi,