Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’elle ne l’éprouvoit encore. Car, outre l’embarras du moment, elle étoit inquiète de la manière dont son mariage seroit reçu dans sa famille. Elle savoit bien qu’il n’y avoit que Jane qui rendît justice à Mr. Darcy ; tous les autres avoient pour lui un tel éloignement, qu’elle craignoit que son rang et sa fortune ne pussent pas même le dissiper.

Enfin, le soir, lorsqu’elles furent seules, elle ouvrit son cœur à Jane. Quoique le caractère de cette dernière fût éloigné de toute défiance, elle montra dans cette occasion une extrême incrédulité.

— Vous plaisantez, Lizzy, cela ne peut pas être ; vous, engagée avec Mr. Darcy ! non, vous me trompez, cela est impossible !

— C’est un bien triste début ! Toute mon espérance reposoit en vous ! Si vous ne voulez pas ajouter foi à ce que je vous