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sèrent devenir un être vain et insupportable. Je concentrai toutes mes affections dans le cercle étroit de ma famille, ayant mauvaise opinion du reste du monde, et me croyant supérieur, soit pour le jugement soit pour le rang, à tout ce qui n’étoit pas de mes relations intimes. Voilà ce que j’ai été jusqu’à l’âge de vingt-huit ans, et ce que j’aurois toujours été sans vous, ma chère, mon aimable Elisabeth ! Que ne vous dois-je pas ? Vous m’avez donné une cruelle leçon, vous m’avez justement humilié, je m’offris à vous plein de confiance et n’ayant pas imaginé que vous pourriez me refuser. Vous me prouvâtes combien tous mes prétendus avantages étoient insuffisans pour plaire à une femme véritablement digne d’être aimée.

— Vous étiez donc parfaitement sûr que j’accepterais votre main ?

— Oui, que penserez-vous de ma va-