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ses forces et lui fit entendre, non sans embarras, que ses sentimens avoient tellement changé depuis cette époque, qu’elle recevoit avec plaisir et reconnoissance les assurances qu’il venoit de lui donner. Cette réponse fit éprouver à Mr. Darcy le bonheur le plus grand qu’il eut jamais connu ; il s’exprima dans cette occasion avec autant de chaleur et de sensibilité que pouvoit le faire un homme transporté d’amour. Si Elisabeth avoit osé lever les yeux, elle auroit vu combien l’expression du bonheur donnoit de charmes à sa figure ; mais si elle n’osoit le regarder, au moins elle l’entendoit. Tout ce qu’il lui dit de ses sentimens lui rendit sa tendresse d’autant plus précieuse, qu’elle vit combien elle étoit vive et respectueuse.

Ils marchoient toujours sans s’embarrasser où ils alloient, ils avoient trop à penser, à sentir et à dire pour pouvoir son-