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anciennes et respectables, quoique non titrées ; leurs fortunes sont superbes des deux côtés ; tous les membres de leurs familles respectives désirent cette union. Qui pourroit les séparer ? Sera-ce les prétentions ridicules d’une jeune femme sans famille, sans amis, sans fortune ? Non, cela ne sera pas, et si vous connoissiez bien vos intérêts, vous ne désireriez pas de sortir de la sphère où vous êtes née.

— Je ne croirois point quitter cette sphère, en épousant votre neveu ; il est gentilhomme, et je suis la fille d’un gentilhomme ; ainsi nous sommes égaux.

— Il est vrai, vous êtes fille d’un gentilhomme ; mais qu’étoit votre mère ? que sont vos oncles et vos tantes ? Ne croyez pas que j’ignore leur condition.

— Quels que soient mes parens, répondit Elisabeth, s’ils ne sont pas des obstacles pour votre neveu, ils ne doivent en être pour personne.