Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 4.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jane ne pouvoit rien avoir de caché pour Elisabeth, surtout quand sa confiance ne devoit causer que de la joie ; elle l’embrassa tendrement et lui avoua avec la plus vive émotion, qu’elle étoit la plus heureuse créature du monde.

— C’est trop, c’est trop ! disoit-elle, je ne le mérite pas. Oh ! pourquoi tout le monde n’est-il pas aussi heureux que moi ?

Elisabeth la félicita avec une vivacité, une chaleur que les mots ne sauroient exprimer, et chacune de ses expressions de tendresse étoit une nouvelle source de bonheur pour Jane.

— Il faut, s’écria tout-à-coup Jane, que j’aille vers ma mère ; je ne dois pas tromper sa tendre sollicitude, ni permettre qu’elle apprenne mon bonheur d’un autre que de moi. Il est déjà vers mon père pour lui demander son consentement. Oh Lizzy ! quelle douceur pour