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peut rien donner à ses filles. Notre pauvre mère est au désespoir de cet événement, mon père le supporte mieux. Combien je trouve heureux que nous n’ayons rien dit contre lui ! Ils s’enfuirent samedi, on croit aux environs de minuit, mais on ne s’en est aperçu que le lendemain ; on nous a envoyé l’exprès à l’instant même. Ils doivent déjà être à dix milles de nous. Le colonel Forster croit que nous les reverrons bientôt ici. Lydie a laissé quelques lignes pour Mistriss Forster, où elle l’informoit de leur intention. Je dois finir, car je ne puis rester plus long-temps éloignée de ma pauvre mère. Je crains que vous ne puissiez pas me lire, je sais à peine ce que j’ai écrit. »

Sans se donner le temps de faire aucune réflexion, Elisabeth, en finissant cette lettre, ouvrit l’autre ; elle avoit été écrite vingt-quatre heures après la première.