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ment. Je ne puis pas répondre de même de mon caractère ; je crois qu’il n’a pas assez de souplesse, pour se plier aux convenances du monde. Je ne puis oublier les folies et les vices des autres, ni les offenses qu’ils m’ont faites, aussi vite peut-être que je le devrois. Mes pensées ne suivent point toutes les impulsions qu’on veut leur donner. On appellera peut-être mon caractère vindicatif. Une fois qu’on a perdu mon estime elle est perdue pour jamais.

— C’est pourtant un défaut, s’écria Elisabeth ! Le ressentiment implacable est une ombre bien forte dans le caractère ; vous avez bien choisi votre défaut, car je ne saurois en plaisanter, vous n’avez rien à craindre de moi.

— Je crois qu’il y a dans tous les caractères un penchant naturel à quelque fâcheuse disposition que la meilleure éducation ne peut vaincre entièrement !