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« Bon ! » dit- elle, en riant, « voilà une jolie recommandation. Votre cousin, „ ajouta-t-elle en s’adressant au colonel, vous apprend, en passant, qu’il ne faut pas croire un mot de ce que je dis. C’est chanceux ! de se voir faire une réputation de ce genre, quand on arrive dans un canton où on n’est pas encore connu. En vérité, Mr. Darcy, vous auriez bien dû être plus discret sur ce que vous avez appris dans le Herefordshire. C’eût été plus politique aussi ; car si je m’avisois de récriminer, gare ! „

« Je n’ai pas peur, » dit Darcy en souriant.

« Voyons ! voyons ! „ interrompit le colonel, “ racontez-nous quelque chose de lui. Je voudrois savoir comment il se conduit quand il n’est pas sous les yeux de ses parens. »

“ Eh bien, je m’en vais vous le dire. Préparez-vous à entendre des choses effroyables. La première fois que j’ai rencontré Mr. Darcy, c’étoit au bal. Et que croyez-vous qu’il fit à ce bal ? Il ne dansa que quatre fois : pas davantage ! et cependant on manquoit d’hommes, et il y avoit plus d’une jeune personne qui auroit été charmée de danser avec lui. Ce sont des faits que vous ne pouvez nier, Mr. Darcy. »

« Je n’avois point l’honneur de connoître ces dames. „