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solemnel, il se trompoit si souvent dans les figures qu’elle en eut tout le désagrément qu’on peut avoir d’un danseur ridicule. Elle dansa ensuite avec un officier, et eut le plaisir de parler de Mr. Wickam, et d’apprendre que celui-ci étoit généralement aimé dans son régiment. Lorsqu’elle fut revenue auprès de son amie Charlotte, Mr. Darcy lui proposa tout-à-coup de danser la contredanse suivante. Elle accepta faute de savoir trouver à l’instant, une excuse ; et lorsqu’il se fut retiré, elle en témoigna son chagrin à Charlotte.

« Mais, „ lui dit miss Lucas, “ je suis sûre que vous en serez fort contente. „

“ Dieu m’en garde ! car je suis décidée à le haïr. „

Lorsque Darcy s’approcha pour prendre sa main, Charlotte lui dit à l’oreille : “ n’allez pas faire la sottise d’être maussade, à cause de Wickam, aux yeux d’un homme qui est bien un autre parti. »

Elle ne répondit pas, mais elle fut surprise de voir qu’on la regardoit avec envie et considération lorsque Mr. Darcy se fut placé vis-à-vis d’elle. Il garda long-temps le silence, et elle résolut d’abord de ne pas le rompre. Ensuite elle imagina que ce seroit