Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dres

demain ou après demain. » Pendant tout ce discours, William descendit de voiture et donna la main à Fanny. Elle embrassa son jeune frère, qui jusqu’à ce moment avoit été trop occupé de son idée pour faire grande attention à elle. Il faut dire à sa justification, que c’étoit pour lui un objet du premier intérêt, car il devoit accompagner William comme matelot. Après avoir traversé une allée étroite, Fanny se trouva dans les bras de sa mère, qui l’accueillit fort tendrement, et dans les traits de laquelle il lui fut doux de revoir l’image de sa tante Bartram. Susanne et Betty ses deux sœurs se précipitèrent à sa rencontre. La première étoit une jolie personne de quatorze ans, grande et bien faite, l’autre un enfant de cinq ans, la cadette de la famille.

On la fit entrer dans une chambre si petite, qu’elle ne crut point d’abord que ce pût être là qu’on se réunissoit, mais elle s’applaudit de n’avoir pas manifesté son doute, lorsqu’elle vit qu’on étoit en effet dans le sallon de compagnie. Mad. Price n’avoit au reste pas le temps d’observer les impressions de sa fille. Après le premier moment donné à Fanny, elle retourna à la porte de la rue pour recevoir William, et lui répéter l’histoire de la Sally, qu’il avoit déjà entendue