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venirs attendrissants. Mr. Darcy s’est conduit envers moi d’une manière scandaleuse, cependant, je crois que je pourrais tout lui pardonner, tout, sauf d’avoir trompé les espérances et manqué à la mémoire de son père.

Elizabeth de plus en plus intéressée ne perdait pas une seule de ces paroles, mais le sujet était trop délicat pour lui permettre de poser la moindre question.

Mr. Wickham revint à des propos d’un intérêt plus général : Meryton, les environs, la société. De celle-ci, surtout, il paraissait enchanté et le disait dans les termes les plus galants.

— C’est la perspective de ce milieu agréable qui m’a poussé à choisir ce régiment. Je le connaissais déjà de réputation et mon ami Denny a achevé de me décider en me vantant les charmes de sa nouvelle garnison et des agréables relations qu’on pouvait y faire. J’avoue que la société m’est nécessaire : j’ai eu de grands chagrins, je ne puis supporter la solitude. Il me faut de l’occupation et de la compagnie. L’armée n’était pas ma vocation, les circonstances seules m’y ont poussé. Je devais entrer dans les ordres, c’est dans ce but que j’avais été élevé et je serais actuellement en possession d’une très belle cure si tel avait été le bon plaisir de celui dont nous parlions tout à l’heure.

— Vraiment !

— Oui, le défunt Mr. Darcy m’avait désigné pour la prochaine vacance du meilleur bénéfice de son domaine. J’étais son filleul et il me témoignait une grande affection. Jamais je ne pourrai trop louer sa bonté. Il pensait avoir, de cette façon, assuré mon avenir ; mais, quand la vacance se produisit, ce fut un autre qui obtint le bénéfice.

— Grand Dieu ! Est-ce possible ? s’écria Elizabeth. Comment a-t-on pu faire aussi peu de cas de ses dernières volontés ? Pourquoi n’avez-vous pas eu recours à la justice ?