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avait mal dormi ; elle s’était levée cependant, mais se sentait fiévreuse et n’avait pas quitté sa chambre. Elizabeth se fit conduire immédiatement auprès d’elle et Jane qui, par crainte d’alarmer les siens, n’avait pas osé réclamer une visite, fut ravie de la voir entrer. Son état ne lui permettait pas de parler beaucoup et, quand miss Bingley les eut laissées ensemble, elle se borna à exprimer sa reconnaissance pour l’extrême bonté qu’on lui témoignait.

Leur déjeuner terminé, les deux sœurs vinrent les rejoindre et Elizabeth elle-même se sentit touchée en voyant l’affection et la sollicitude dont elles entouraient Jane. Le médecin, arrivant à ce moment, examina la malade et déclara comme on s’y attendait qu’elle avait pris un gros rhume qui demandait à être soigné sérieusement. Il lui conseilla de se remettre au lit et promit de lui envoyer quelques potions. Jane obéit docilement car les symptômes de fièvre augmentaient ainsi que les douleurs de tête.

Elizabeth ne quitta pas un instant la chambre de sa sœur et Mrs. Hurst et miss Bingley ne s’en éloignèrent pas beaucoup non plus. Les messieurs étant sortis elles n’avaient rien de plus intéressant à faire.

Quand l’horloge sonna trois heures, Elizabeth, bien à contre-cœur, annonça son intention de repartir. Miss Bingley lui offrit de la faire reconduire en voiture, mais Jane témoigna une telle contrariété à la pensée de voir sa sœur la quitter que miss Bingley se vit obligée de transformer l’offre du cabriolet en une invitation à demeurer à Netherfield qu’Elizabeth accepta avec beaucoup de reconnaissance. Un domestique fut donc envoyé à Longbourn pour mettre leur famille au courant et rapporter le supplément de linge et de vêtements dont elles avaient besoin.