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reçu de réponse, Elizabeth se sentant peu disposée à rectifier les exagérations de sa tante sur son intimité avec Darcy. Mais à présent qu’elle avait à faire part d’une nouvelle qu’elle savait devoir être accueillie avec satisfaction, elle avait honte d’avoir déjà retardé de trois jours la joie de son oncle et de sa tante, et elle écrivit sur-le-champ :

« J’aurais déjà dû vous remercier, ma chère tante, de votre bonne lettre, pleine de longs et satisfaisants détails. À vous parler franchement, j’étais de trop méchante humeur pour écrire. Vos suppositions, alors, dépassaient la réalité. Mais maintenant, supposez tout ce que vous voudrez, lâchez la bride à votre imagination, et, à moins de vous figurer que je suis déjà mariée, vous ne pouvez vous tromper de beaucoup. Vite, écrivez-moi, et dites de lui beaucoup plus de bien que vous n’avez fait dans votre dernière lettre. Je vous remercie mille et mille fois de ne pas m’avoir emmenée visiter la région des Lacs. Que j’étais donc sotte de le souhaiter ! Votre idée de poneys est charmante ; tous les jours nous ferons le tour du parc. Je suis la créature la plus heureuse du monde. Beaucoup, sans doute, ont dit la même chose avant moi, mais jamais aussi justement. Je suis plus heureuse que Jane elle-même, car elle sourit, et moi je ris ! Mr. Darcy vous envoie toute l’affection qu’il peut distraire de la part qui me revient. Il faut que vous veniez tous passer Noël à Pemberley.

« Affectueusement… »

La lettre de Mr. Darcy à lady Catherine était d’un autre style, et bien différente de l’une et de l’autre fut celle que Mr. Bennet adressa à Mr. Collins en réponse à sa dernière épître.


« Cher monsieur,

« Je vais vous obliger encore une fois à m’envoyer des félicitations. Elizabeth sera bientôt la femme de