Page:Austen - Les Cinq filles de Mrs Bennet.djvu/285

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de donner la même assurance à ses créanciers de Meryton dont vous trouverez ci-jointe la liste remise par lui-même. Il nous a déclaré toutes ses dettes ; — j’aime à croire du moins qu’il ne nous a pas trompés. — Haggerston à nos ordres, et tout sera prêt d’ici une huitaine de jours. Wickham et sa femme partiront alors pour rejoindre le régiment, à moins qu’ils ne soient d’abord invités à Longbourn, et ma femme me dit que Lydia désire ardemment vous revoir tous avant son départ pour le Nord. Elle va bien et me charge de ses respects pour vous et pour sa mère.

« Vôtre,

« E. Gardiner. »


Mr. Bennet et ses filles voyaient aussi clairement que Mr. Gardiner combien il était heureux que Wickham quittât le régiment de la milice. Mais Mrs. Bennet était beaucoup moins satisfaite. Voir Lydia s’établir dans le Nord de l’Angleterre juste au moment où elle était si joyeuse et si fière à la pensée de l’avoir près d’elle, quelle cruelle déception ! Et puis, quel dommage pour Lydia de s’éloigner d’un régiment où elle connaissait tout le monde !

— Elle aimait tant Mrs. Forster, soupirait-elle, qu’il lui sera très dur d’en être séparée. Il y avait aussi plusieurs jeunes gens qui lui plaisaient beaucoup. Dans ce régiment du Nord, les officiers seront peut-être moins aimables !

La demande que faisait Lydia d’être admise à revoir sa famille avant son départ fut d’abord accueillie de la part de son père par un refus péremptoire, mais Jane et Elizabeth désiraient vivement pour le bien, ainsi que pour la réputation de leur sœur, qu’elle fût traitée moins durement, et elles pressèrent leur père avec tant d’insistance, de douceur et de raison de recevoir les jeunes époux à Longbourn qu’il finit par se laisser persuader. Leur mère eut donc la satisfaction d’apprendre qu’elle pourrait exhiber la jeune