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nièce, qui ne vivait plus que dans l’attente de la lettre qui suivrait celle qu’elle recevait.

Susanne était la seule compagne qu’elle eût dans son affliction. Susanne était toujours prête à écouter et à sympatiser avec les sentimens de Fanny. Aucune autre personne à Portsmouth ne prenait intérêt à un chagrin qui troublait une famille éloignée de plus de trente lieues. Madame Price elle-même se bornait à dire, quand elle voyait une lettre dans la main de Fanny : « Ma pauvre sœur Bertram doit être bien troublée ! »

Après avoir été si long-temps séparées et si différemment situées, les deux branches de la famille avaient presque oublié les liens du sang. Madame Price s’intéressait aussi peu