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à causer, devint gai peu à peu, et s’occupa principalement d’elle. Il eut pour elle les attentions les plus marquées. Il se fit une étude de l’amuser et de se rendre agréable à ses yeux : et Emma, charmée qu’on prît soin de la divertir, pas trop fâchée d’être flattée, recouvra toute son amabilité accoutumée, lui donna tous les encouragemens possibles d’être galant, plus qu’elle n’avait jamais fait depuis qu’elle le connaissait ; mais si, à ses propres yeux, cela ne signifiait rien du tout, il n’en fut pas de même aux yeux des spectateurs, qui ne trouvèrent pas d’autre mot propre à décrire sa conduite que celui de coquette. « Mademoiselle Woodhouse fait la coquette avec M. Frank Churchill. » Ils s’y étaient exposés, aussi on le sut à Maple-Grove, par les soins d’une personne, et en Irlande par ceux d’une autre. Ce n’est pas que la gaîté d’Emma