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que, bien qu’elle ne méritât pas toute l’affection, tout l’attachement qu’il avait pour elle, sa conduite envers lui était exempte de reproches. Elle se flattait d’avoir pour son père le cœur d’une fille reconnaissante et sensible ; elle espérait que personne n’aurait osé lui dire : comment pouvez-vous manquer à votre père ? « Je dois, je veux vous dire la vérité tandis que je le puis. » Mademoiselle Bates n’aura jamais ; non, jamais… Si, à l’avenir, les attentions les plus suivies peuvent faire oublier le passé, elle espérait obtenir son pardon. Elle l’avait négligée long-temps ; sa conscience le lui reprochait ; cette négligence, à la vérité, venait plutôt de l’esprit que du cœur ; elle n’en était pas moins peu gracieuse et méprisante. Mais cela n’arriverait plus. Dans la ferveur de sa contrition, elle se proposait d’aller la voir le lende-