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à elle ; elle est très-pauvre ; elle est déchue de l’état de prospérité dans lequel elle était née, et si elle vit long-temps, son sort deviendra encore plus malheureux. Sa situation devrait exciter en vous de la pitié. En vérité, vous vous êtes mal conduite. Vous, qu’elle a vue enfant ; vous, qu’elle a vu croître lorsque ses attentions vous honoraient, vous venez maintenant, par étourderie, par un orgueil mal entendu, de vous moquer d’elle, de l’humilier devant sa nièce et devant des gens dont quelques-uns imiteront votre exemple. Ce que je vous dis, Emma, ne vous est pas agréable sans doute, et je vous assure que cela me l’est encore moins ; mais il est de mon devoir de vous faire ces représentations. Tant qu’il sera en mon pouvoir de vous dire la vérité, je le ferai. En vous donnant de bons conseils, je vous prouve la sincérité de