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tume à Randalls : elle eut alors une excuse suffisante pour se retirer. On peut aisément s’imaginer qu’elle s’abandonna à une joie pure. La perspective du bonheur dont allait jouir Henriette, ôtait au sien tout ce qui l’empêchait d’être parfait : elle craignit même qu’il ne fût trop grand. Qu’avait-elle à désirer ? De se rendre de plus en plus digne de l’homme dont le jugement était si supérieur au sien ; de devenir plus humble et plus circonspecte par le souvenir des folies qu’elle avait à se reprocher. Elle forma de sérieuses résolutions pour sa conduite future ; et cependant, tout en les formant, elle éclatait souvent de rire. Maintenant Henriette pouvait revenir quand elle voudrait, elle la reverrait avec le plus grand plaisir ; elle en aurait aussi à faire connaissance avec Robert Martin.

Elle comptait au nombre de ses fé-