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service qui lui aurait empêché de commettre une des plus insignes folies qu’elle eût à se reprocher. C’était son aveugle intimité avec Henriette Smith : mais ce sujet était trop scabreux ; elle n’osa l’entamer. Ils prononçaient rarement son nom. De son côté, la raison était simple, c’est qu’il n’y pensait pas ; mais Emma s’imaginait que c’était par délicatesse, et qu’il commençait à l’oublier. Elle sentait bien que si elles s’étaient quittées en toute autre circonstance, leur correspondance eût été plus fréquente, et n’aurait pas entièrement passé par les mains d’Isabelle. Il pouvait en faire l’observation. Le chagrin que lui donnait l’obligation à laquelle elle était forcée d’avoir des secrets pour lui, la tourmentait autant que le souvenir d’avoir causé les malheurs d’Henriette. Les nouvelles qu’elle en recevait d’Isabelle, étaient très-satisfaisantes : à