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Elle se leva de grand matin, écrivit sa lettre à Henriette, et cette occupation la rendit si triste et si sérieuse, qu’il était temps que M. Knightley arrivât pour déjeûner avec elle, et elle eut besoin d’une conversation d’une demi-heure sur le même terrain et sur le même sujet, après le déjeuner, pour lui rendre le bonheur dont elle avait joui la veille.

Il n’y avait pas long-temps qu’il était parti, qu’elle reçut de Randalls une lettre très-volumineuse. Elle n’avait aucune inclination de s’occuper d’autre chose ni d’autre personne que de M. Knightley. Si cette lettre fût arrivée vingt-quatre heures plus tôt, elle lui aurait causé beaucoup de plaisir ; mais à présent, elle regrettait de perdre son temps à la lire ; elle avait autre chose à penser qu’à M. Frank Churchill, avec lequel elle était en paix ; elle ne croyait