Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soleil ? Mais jamais, avec les mêmes yeux, ses sensations étaient tout à fait différentes ; elle eut toute la peine du monde de prendre sur elle de faire les honneurs de la maison ou d’avoir pour son père les attentions qu’elle lui prodiguait ordinairement.

Le pauvre M. Woodhouse n’avait pas le moindre soupçon du complot que formait contre lui l’homme qu’il recevait si cordialement, et auquel il demandait avec tant d’intérêt s’il ne s’était pas enrhumé en faisant à cheval, par une pluie horrible, le chemin de Londres à Donwell. S’il avait pu lire dans son cœur, il se fût moins inquiété de ses poumons ; mais sans le moindre soupçon du malheur qui le menaçait, sans s’apercevoir le moins du monde qu’il y eût rien d’extraordinaire dans les regards ni dans les manières de M. Knightley et de sa fille, il leur fit