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dont il honorait Isabelle. Elle avait toujours eu la préférence ; elle ne la méritait pas. Souvent elle avait été inattentive ou perverse, méprisant ses conseils, lui résistant quelquefois ouvertement, et se querellant même avec lui, parce qu’il ne croyait pas, avec elle, à l’excellence de son jugement. Malgré tout cela, soit par habitude, par attachement pour sa famille ou par bonté de cœur, il l’avait toujours aimée, surveillée avec soin dès son enfance, tâché de la rendre accomplie, et de lui former le cœur et l’esprit ; lui seul avait pris ce soin.

Malgré tous ses défauts elle savait qu’elle lui était chère, même très-chère. Cependant lorsqu’elle se disait dans cette pressante circonstance que tout espoir n’était pas perdu, elle n’osait trop s’arrêter à cette idée. Henriette Smith pouvait se flatter d’ob-