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sans la chercher long-temps. Elle s’indigna de sa conduite ; elle eut honte de toutes les sensations qu’elle éprouvait, excepté de celle qui lui prouvait qu’elle aimait véritablement M. Knightley. Toute autre idée la dégoûtait.

Sa vanité lui avait fait accroire qu’elle connaissait le secret des affections de tous ses voisins ; elle avait même eu l’arrogance impardonnable d’oser se croire capable de régler la destinée d’un chacun. En tout elle s’était trompée ; au lieu de faire du bien, elle avait au contraire fait beaucoup de mal ; elle avait fait le malheur d’Henriette, le sien propre, et elle le craignait beaucoup, celui de M. Knightley. Si cette alliance disproportionnée avait lieu, on pourrait avec justice lui reprocher d’en avoir été la cause principale, puisque c’était elle qui s’était chargée d’introduire Henriette dans le monde. Elle se flat-