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était enjouée, et, quoique le jeune homme lui plût, elle lui trouvait des défauts ; malgré qu’elle pensât tant à lui, soit lorsqu’elle travaillait à l’aiguille, soit lorsqu’elle dessinait, formant d’agréables projets d’attachement ; imaginant d’intéressans dialogues ; inventant des lettres passionnées : cependant, quand une déclaration formelle de sa part se présentait à sa pensée, le résultat était, qu’elle le refusait. Cette affection chez eux devait dégénérer en amitié. Ils se serviraient des expressions les plus tendres en se quittant, mais enfin, ils devaient se séparer. En faisant ces réflexions, elle sentit qu’elle n’était pas si fortement éprise de lui qu’elle l’avait cru ; car, malgré la résolution formelle qu’elle avait prise de ne jamais se séparer de son père, et de ne jamais se marier, un violent attachement devait produire de plus grands