Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il garda le silence. Elle crut qu’il la regardait, songeant sans doute à ce qu’elle avait dit, et cherchant à la deviner. Elle l’entendit soupirer. Il était assez naturel de penser qu’il en avait sujet. Il ne pouvait pas supposer qu’elle lui eût donné des encouragemens. Il se passa quelques momens assez embarrassans ; il se remit sur sa chaise, et dit d’un air un peu plus rassuré :

« J’ai très-bien senti que je devais tout le reste de mon temps à Hartfield. J’ai pour Hartfield la considération la plus distinguée. »

Il se tut de nouveau, se leva encore, et parut fort embarrassé. Il était plus amoureux d’elle qu’Emma ne le supposait ; et qui sait comment la scène aurait fini, si son père ne fût pas arrivé ? M. Woodhouse entra aussi dans la salle, et le jeune homme fut forcé de rentrer dans son assiette ordinaire.