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ment, elle trouva que non-seulement ces circonstances devaient être approfondies, mais même commentées. Un beau jeune homme, rencontrant à point nommé une charmante demoiselle, au moment où elle avait besoin de secours, cela tenait du prodige. Mais, sans s’arrêter à l’idée qui lui vint que cette rencontre pouvait bien ne pas avoir été tout à fait fortuite des deux côtés, elle s’attacha à en prévoir les suites. Probablement le jeune homme avait résolu de briser tout à fait ses chaînes ; il pouvait en reprendre d’autres : Henriette commençait à se détacher tout de bon de son penchant pour M. Elton. Il était donc plausible de supposer qu’ils pouvaient mutuellement se convenir, et avec d’autant plus de raison, que tandis qu’elle était évanouie, Frank raconta à Emma, avec chaleur et intérêt, la pénible situation dans laquelle il avait trouvé