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rité. Henriette n’avait pas de pénétration ; elle s’en était rapportée à ce que lui avait dit madame Goddard, et ne chercha pas à en apprendre davantage. Madame Goddard, les gouvernantes et les écolières, ainsi que ce qui regardait la maison, faisaient le sujet de ses conversations ; et sans la connaissance des Martin de l’abbaye de Mill-Farm, elle n’en aurait pas eu d’autres. Mais ses pensées se portaient souvent vers les demoiselles Martin : elle avait passé deux mois avec elles, et elle se plaisait à en parler souvent, à raconter combien elle y avait été heureuse, et à faire la description de leur habitation et des merveilles qu’on y voyait. Emma l’encourageait à causer, amusée par la peinture qu’elle faisait d’une espèce particulière de personnes qu’elle ne connaissait pas, et jouissant de sa simplicité, qui lui faisait dire, avec em-