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en visite prendre du thé ; et, ayant autrefois reçu beaucoup de bienfaits de M. Woodhouse, elle se croyait obligée de quitter son joli salon, orné de toutes sortes d’ouvrages, quand elle le pouvait, et de venir gagner ou perdre quelques pièces de douze sous au coin de son feu.

Voilà les dames qu’Emma pouvait rassembler quand elle le voulait ; heureuse par rapport à son père, d’être en état de lui procurer leur compagnie ; mais quant à elle, leur présence ne remédiait aucunement à l’absence de madame Weston ; elle jouissait de voir son père satisfait, et reconnaissant des soins qu’elle prenait d’arranger sa partie ; mais ce commérage de trois femmes de cette espèce lui faisait désagréablement sentir qu’une soirée passée ainsi, était une de ces longues soirées que sa peur avait anticipées.