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sans espoir de son côté. Elle avait pu sucer le poison, ainsi que son amie, partageant sa compagnie et sa conversation avec elle ; et d’après les motifs les plus louables, elle se refusait le plaisir de visiter l’Irlande, pour se séparer entièrement de lui et de sa famille, et commencer sa pénible carrière. Enfin Emma emporta, en la quittant, des sentimens si radoucis et si charitables, qu’elle regretta infiniment qu’Highbury ne contînt aucun jeune homme digne de lui assurer un état indépendant, personne qui pût la mettre à même de former un plan en sa faveur. Ces idées l’occupèrent tout le temps de sa promenade d’Highbury à Hartfield.

Ces sentimens étaient charmans, mais ne durèrent pas long-temps. Avant qu’elle se fût exposée à chanter la palinodie, avant d’avoir fait profes-