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faire de plus pour elle ; car quoique son revenu et sa paie fussent assez considérables, sa fortune particulière ne l’était pas, et devait passer entièrement à sa fille : mais en lui donnant une bonne éducation, il espérait qu’à l’avenir elle pourrait se suffire à elle-même d’une manière décente.

Telle était l’histoire de Jeanne Fairfax. Elle était tombée en bonnes mains, et n’éprouva que des attentions de la part des Campbell, et reçut une excellente éducation. Le colonel ayant fixé sa résidence à Londres, les maîtres d’agrément les plus distingués lui donnèrent des leçons : et vivant avec des gens instruits et de mœurs irréprochables, son cœur et son jugement se formèrent d’après le modèle qu’elle avait sans cesse devant les yeux. Ses bonnes dispositions et ses connaissances répondirent à l’amitié qu’on avait pour