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rend le célibat méprisable aux yeux d’un public généreux. Une fille non mariée, qui a un très-mince revenu, doit être une vieille fille, ridicule et désagréable, le jouet des jeunes garçons et des petites filles : mais une femme non mariée, qui possède une grande fortune, est toujours respectable, et peut être aussi sensée et aussi agréable que qui que ce soit. Et cette distinction n’est pas, comme on pourrait d’abord le supposer, une preuve du peu de candeur, ou d’un manque de sens commun dans le monde en général ; car un mince revenu a une tendance à rétrécir l’esprit et aigrir le caractère. Ceux qui n’ont que la vie et l’habit, forcés de vivre avec la dernière classe de la société, sont assez ordinairement avares et grossiers. Ceci néanmoins ne peut s’appliquer à mademoiselle Bates ; elle est seulement