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près de Louisa ; mais Charles savait bien qu’elle ne pouvait souffrir même les siens près d’elle au-delà d’un quart d’heure. Charles avait promis de retourner à Lyme dans l’après-dînée, et son père eut d’abord l’idée d’aller avec lui ; mais sa femme et sa fille n’y voulurent pas consentir : « Tant que Louisa, dirent-elles, sera dans ce fâcheux état, vous ne ferez que multiplier les embarras dans la petite demeure des Harville, augmenter sa propre détresse, et donner peut-être une trop forte émotion à la malade si elle sort de sa léthargie. » Un plan beaucoup plus sage et plus utile fut proposé par Alice, et unanimement approuvé. On convint que Charles mènerait à Lyme la bonne Sarah, ancienne domestique de la famille, où elle avait ses invalides. Elle avait élevé tous les enfans l’un après l’autre ; et maintenant qu’elle n’avait d’autre occupation que celle de soigner les malades du village, elle serait trop heureuse d’aller auprès de sa chère miss Louisa. Madame Musgrove avait d’abord eu le désir que sa fille eût auprès d’elle sa bonne Sarah ; mais sans Alice, qui la fit partir, une chose aussi simple et aussi utile aurait trouvé mille difficultés.

George Hayter fut bientôt là dès qu’il eut