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bien que possible. Charles ne trouvait pas d’expressions pour peindre les soins, les bontés des Harville, et particulièrement ceux de madame pour la malade : elle l’avait veillée, et ne laissait rien à faire à Maria, qui, d’ailleurs, ayant ses nerfs très-détraqués, était de toute nullité. Madame Harville l’avait renvoyée, ainsi que son mari, passer la nuit à l’auberge, demandant en grâce qu’on se reposât sur elle. Charles voulait absolument rester près de sa sœur ; mais Maria avait déclaré qu’elle était trop malade elle-même pour se passer de lui. Elle avait bien dormi, mais elle se plaignait encore le matin de ses nerfs, qui ne lui permettaient pas de voir sa chère Louisa dans un si triste état ; mais à son départ, elle allait faire une promenade avec le capitaine Bentick, ce qui lui ferait sûrement du bien. Charles aurait voulu pouvoir obtenir d’elle qu’elle revînt auprès de ses enfans ; mais Maria trouvait convenable qu’il y eût là quelqu’un de la famille, et pensait que c’était elle qui devait y rester : elle était fâchée seulement que ses nerfs l’empêchassent absolument de supporter le bruit des enfans, sans quoi elle aurait pu se charger de ceux de madame Harville, pendant que leur mère était occupée au-