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CHAPITRE V.


Tandis que sir Walter et la belle Elisabeth faisaient une cour assidue à leurs illustres cousines de Laura-Place, Alice renouvelait une connaissance d’un autre genre.

On se rappelle qu’à la mort de sa mère on la mit en pension à Bath pour achever son éducation ; quoiqu’elle n’eût pas conservé un souvenir bien doux de ce temps-là, elle pensait souvent avec tendresse et reconnaissance à l’une de ses compagnes, qui se nommait alors miss Hamilton, et qui avait eu pour elle des bontés à cette triste époque de sa vie que le bon cœur d’Alice ne pouvait oublier. Quand elle vint dans ce pensionnat, elle avait quatorze ans ; une sensibilité active et très-développée par son excellente mère, qui l’aimait avec prédilection, lui fit sentir doublement le malheur de l’avoir perdue, et de se trouver au milieu d’étrangers avec une foule de jeunes filles heureuses et gaies, que sa tristesse fatiguait. Miss Hamilton, plus âgée qu’Alice de trois ans, prit à cette jeune affligée le plus tendre intérêt, la