Page:Austen - La Famille Elliot T2.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous êtes dans l’erreur, aimable cousine ; ce n’est pas la bonne compagnie, c’est la meilleure : ce qu’on entend par bonne compagnie, ce sont les gens qui ont de la naissance, une certaine éducation, un bon ton et une bonne maison ; une éducation soignée n’est pas même nécessaire ; il suffit d’avoir le sens commun, et l’on se tire d’affaire en société ; mais le rang et les bonnes manières sont la chose essentielle : tant mieux si l’on y joint les qualités dont vous venez de parler ; mais si elles étaient de rigueur pour la bonne compagnie, convenez qu’elle serait aussi trop rare. »

Alice sourit encore à demi, avec une nuance de dédain.

« Ma cousine Alice n’est pas satisfaite ; dit-il en se rapprochant, elle secoue sa jolie tête ; sans doute elle a le droit d’être plus difficile qu’aucune autre femme, mais à quoi cela sert-il ? À périr d’ennui dans la solitude, si vous ne voulez voir que des gens qui vous ressemblent. N’est-il pas plus sage d’accepter la société et la nullité d’une lady Dalrymple et de sa fille, et de jouir de tous les avantages d’une telle relation ? Vous pouvez être sûre qu’elles tiendront la première place à Bath cet hiver ; et comme le rang est toujours le rang, dès que votre fa-