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il n’eut pas la fatuité de dire sir Walter Elliot ; mais madame Clay ajouta : Et sir et les miss Elliot, dit-elle ; la beauté semble attachée à ce nom.

« Vous badinez, madame Clay, dit sir Walter en jetant à son tour un coup-d’œil sur la glace : naguère peut-être… ; mais mon temps doit être passé ; je voulais parler du colonel Wallis, qui serait un très-beau militaire s’il n’avait pas les cheveux d’un blond trop ardent. — Je ne me suis jamais promené avec lui sans remarquer que les yeux de toutes les femmes se tournaient de notre côté, et ce ne pouvait être que pour lui, ajouta le modeste sir Walter. — Ou pour celui dont les beaux cheveux ne sont pas de cette couleur, dit madame Clay ; je ne comprends pas qu’un homme puisse plaire avec des cheveux roux. »

Sir Walter s’inclina ; puis, dans son accès de bonne humeur, il demanda à Alice si Maria était bien. « J’espère qu’elle n’engraisse plus ; l’embonpoint sied assez bien quand il n’est pas excessif ; il prévient les rides ; mais quand on en a trop, il donne l’air commun. La dernière fois que je la vis, elle avait le nez rouge, ce qui me fit beaucoup de peine ; j’espère que ce n’est pas ainsi tous les jours.