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Les circonstances de son mariage étaient aussi très-atténuées : c’était un point sur lequel on n’avait pu lui parler à lui-même ; mais un colonel Wallis, son intime ami, résidant à Bath, un homme respectable, bon gentilhomme, vivant très-honorablement dans le quartier de Marlborough, avait demandé à M. Elliot d’être présenté à sir Walter et à sa fille, et l’on avait su par lui plusieurs choses relatives à ce mariage, inégal pour la naissance, qui excusaient en grande partie M. Elliot de l’avoir contracté. Le colonel Wallis, lié depuis long-temps avec lui, avait aussi connu sa femme ; elle n’était pas, il est vrai, d’une famille distinguée, mais très-bien élevée, très-riche, et aimant passionnément son ami ; elle l’avait recherché, et il n’avait pu résister à ses charmes : l’argent seul n’aurait eu aucun attrait pour lui s’il n’eut été amoureux. Sir Walter faisait trop de cas du cousin Elliot pour n’être pas indulgent : une femme belle, riche, qui aimait passionnément son parent ! cela le justifiait tout-à-fait à ses yeux.

Elisabeth disait, en baissant les yeux d’un air qu’elle croyait modeste, qu’en effet la beauté avait un attrait irrésistible, et qu’il fal-