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sabeth ouvrait les deux battans de son bel appartement, et se promenait en se pavanant d’un salon à l’autre. « Grand dieu ! disait-elle en elle-même, est-ce la maîtresse de Kellinch-Hall qui est si fière de se promener entre deux murs éloignés l’un de l’autre de trente pieds au plus, et qui ne lui appartiennent pas ? »

Mai elle apprit bientôt que ce n’était pas seulement ce qui rendait Elisabeth heureuse : elle avait souvent entre ces murs et sur ces beaux sophas son cousin Elliot. Alice eut beaucoup de choses à entendre sur le compte de ce parent : on ne pouvait assez répéter combien il était beau, élégant ; ses habits, ses chevaux, sa tenue, répondaient parfaitement au nom qu’il portait : il était non-seulement pardonné, mais dans la plus haute faveur. Il avait passé à Bath à la fin de novembre, en revenant d’une course, et comptait passer son hiver à Londres ; mais apprenant que sir Walter était établi à Bath, il s’était décidé à y revenir et à y rester quelque temps : il y était depuis quinze jours. Son premier soin avait été d’envoyer sa carte à Camben-Place, de la suivre bientôt lui-même, de chercher avec assiduité toutes les occasions de rencontrer ses