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cédaient chaque jour : leur maison était, sans aucune exception, la meilleure de la ville ; leur salon avait des avantages décidés sur tous ceux qu’Elisabeth eut jamais vus ; sa supériorité était non-seulement dans la grandeur et la forme, mais aussi dans l’élégance des meubles : tous ceux qui le voyaient étaient dans le ravissement ; chacun à Bath sollicitait d’y être admis, et il y avait foule. Ils recevaient continuellement des cartes de visites et d’invitations de gens qu’ils connaissaient à peine, etc., etc. Elisabeth était, comme on le voit, en pleine jouissance, et sir Walter gonflé d’orgueil. Alice ne s’étonna plus de leur air de bonheur, et de la joie qu’ils trouvaient à lui raconter leurs succès et leurs plaisirs ; mais elle soupirait en pensait qu’il faudrait les partager, et ne comprenait point que son père ne sentît pas davantage le changement de sa situation, et ne regrettât ni les droits ni la dignité de possesseur d’un ancien château dont il faisait les honneurs avec cette noble hospitalité qui distingue les seigneurs anglais. Comment pouvait-il être vain au point de rassembler dans une maison de louage les habitans d’une petite ville ? Alice ne pouvait s’empêcher de sourire de l’air d’orgueil et de majesté avec lequel Eli-