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CHAPITRE III.


Sir Walter avait loué à Camben-Place, le plus beau quartier de Bath, une très-belle maison, telle enfin que devait être la demeure d’un homme de son importance ; lui et sa fille y étaient établis à leur grande satisfaction. Alice y entra avec le cœur bien serré, sentant déjà le froid glacial de l’accueil qu’elle allait recevoir, et ne pouvant s’empêcher de se dire à elle-même : « Quand arrivera le moment de quitter cette demeure et ceux qui l’habitent ? » Sentiment bien triste lorsqu’il a pour objet des personnes qu’on voudrait chérir et qui pourraient suffire à notre bonheur. Mais quels furent son étonnement et sa joie lorsque, pour la première fois de sa vie, elle fut reçue avec une cordialité qui la toucha d’autant plus qu’elle n’y était pas accoutumée ! Son père et sa sœur parurent charmés de la voir, et se hâtèrent de lui faire admirer leur bel établissement, et le luxe de leur maison, qui l’affligea. Alice pensa que le grand sacrifice de son cher