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l’être ici-bas, et le seront toujours de même, parce que leur bonheur est fondé sur de solides bases ; que leur affection mutuelle, mise à une si longue épreuve, ne peut ni changer ni s’affaiblir, et que tout autour d’eux tend à la fortifier. Alice va bientôt devenir mère, et se félicite de l’espoir de donner à son cher Wentworth un fils qui lui ressemble ; il en dit autant d’une fille, portrait de son Alice : ainsi cet enfant, quel que soit son sexe, ajoutera à leur bonheur. Alice a apporté bien peu de fortune à son mari, mais la sienne suffit à leurs désirs : lady Russel l’augmentera sans doute ; mais tous deux désirent reculer ce moment jusqu’à la fin de leur propre vie.

Au moment du mariage d’Alice, qui fut peu retardé, Wentworth n’avait pas encore de demeure fixe ; ils allèrent passer quelque temps chez Edward Wentworth, son frère aîné, possesseur d’un charmant bénéfice : Alice se lia intimement avec sa belle-sœur, et ce fut encore un accroissement de bonheur ; ils demeurèrent ensuite à Kellinch, chez les Croft et chez lady Russel. Wentworth acheta une charmante campagne dans ce lieu chéri, où ils purent à leur tour recevoir leurs amis.

La crainte d’une guerre maritime est la seule